La rue du Port au début du 20e siècle

Emile Ciret est mort un jour d’été, le 23 juillet 1918, près d’Ormes dans la Marne.

Il avait 28 ans et en était à sa quatrième année de guerre. Il appartenait comme sergent au 24e régiment d’infanterie coloniale. A ses côtés combattaient beaucoup d’Africains, notamment des Sénégalais.

Ses parents, Eusèbe et Pauline, habitaient alors dans le vieil Étampes au 45 rue de la Boucherie, mais l’administration militaire ne connaissait que l’adresse d’Emile à Saint-Denis, où il avait été mobilisé le 3 août 1914. L’avis de décès de leur fils a mis du temps à leur parvenir.

Emile était arrivé à Saint-Denis le 2 octobre 1912, seul, juste quelques jours après la fin de son service militaire. Connaissait-il déjà la ville ? Y avait-il des amis ? On ne sait pas.

En tout cas, il y avait trouvé du travail et un logement, au 28 de la rue du Port, dans un bel immeuble neuf construit entre deux hôtels meublés pour ouvriers, l’hôtel du Mont-Blanc et l’hôtel du Nord.

Emile était tapissier. Peut-être avait-il trouvé à s’employer à la confection de sommiers et de matelas de laine dans la grande boutique-atelier de la rue Basse du Port ? Car il était courant, à cette époque, de trouver une chambre en ville tout près de son travail.

 

On l’imagine aller dîner, le soir, dans le restaurant ouvrier en bas de chez lui, comme tous les autres jeunes ouvriers célibataires du quartier.

Emile est tombé dans une attaque d’obus chimiques. Il a été inhumé dans la nécropole nationale de La Croix-Ferlin. Sa tombe porte le numéro 637.

 

Un article est consacré à Emile Ciret dans le Place aux archives ! n°7.