Jules Willame, capitaine au 1er regiment de marche de zouaves

Le 12 avril 1939, le zouave Willame épouse Andrée Ozenne, rencontrée une vingtaine d’années auparavant à la caserne de Saint-Denis, dans les derniers mois de la guerre.

A leur rencontre, ils sont collègues de travail. Lui est militaire, elle, civile. Il meurt le 7 novembre 1948 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. Il est inhumé au cimetière de Saint-Denis, dans le caveau familial.

Quelle est donc l’histoire de Jules  Willame ?

Il est né le 1er juillet 1869 à Mons en Belgique.

Adulte, il s’engage dans la Légion étrangère et participe aux nombreuses expéditions coloniales françaises. Il prend part aux campagnes du Sahara (1900-1903), du Tonkin (1883-1915), d’Algérie (1870-1907). Il est décoré.

Pendant la Première Guerre mondiale, il va commander la compagnie hors-rang (CHR) du 1er régiment de marche de zouaves avec le grade de capitaine.

En 1903, il est adjudant au 2e régiment étranger caserné à Saïda en Algérie. Il se marie avec Georgette Clarisse Barbe née à Saint-Denis-du-Sig dans l’arrondissement d’Oran. Ce mariage est autorisé par le conseil d’administration du 2e régiment étranger. Son fils Henri Fernand Jules Willame naît l’année suivante, le 2 février 1904, à Amiens.

En 1909-1911, Jules Willame est lieutenant au 1er régiment de zouaves.

Le 1er régiment de marche de zouaves, composé de soldats venus des quatre coins de la France et d’Algérie, est formé à Saint-Denis le 10 août 1914 avec le 4e bataillon venu d’Alger, le 5e bataillon de Saint-Denis et le 11e bataillon formé par les réservistes des régions du nord de Paris. Jules Willame est mobilisé. Le régiment quitte Saint-Denis pour la Belgique le 12 août 1914.

En 1917, gravement intoxiqué par des armes chimiques, Jules Willame quitte le front.

Après sa convalescence, probablement en sanatorium, il a sans doute été affecté au service auxiliaire à la caserne de Saint-Denis. Le service auxiliaire est un service non armé destiné à la zone de l’intérieur. On y trouve des soldats ajournés ou dispensés, des blessés dont l’état de santé ne permet pas un retour au service armé, des soldats trop vieux pour le service actif. Les soldats peuvent être affectés aux hôpitaux et ambulances, aux magasins, aux dépôts des différents corps de troupe, etc.

Jules Willame est présent sur les listes électorales de Saint-Denis à partir de 1925. Cet élément indique qu’il a pris sa retraite en 1925. En effet, le droit de vote ne sera reconnu aux militaires qu’en 1945. Lorsqu’il reçoit, en janvier 1922, la médaille du Nichan Iftikhar, ordre honorifique tunisien, il est capitaine au 9e régiment de zouaves à Saint-Denis.

Il a reçu au cours de sa carrière militaire plusieurs décorations et distinctions : la Croix d’officier de la Légion d’Honneur, la Médaille militaire, la Croix de guerre avec trois étoiles (deux en argent, une en bronze), la Médaille coloniale avec barrettes en argent accrochées au ruban Tonkin – Sahara – Algérie, la Croix d’officier du Dragon d’Annam, la Médaille de chevalier de l’ordre royal du Cambodge et la Médaille de l’ordre tunisien du Nichan Iftikhar.

Son histoire est liée à l’histoire coloniale française et à l’histoire des régiments de zouaves casernés à Saint-Denis.

Son histoire est aussi une histoire d’amour avec une jeune femme dionysienne, civile, rencontrée à la caserne de Saint-Denis.

Les Archives municipales lui ont consacré une galerie sur le portail d’archives en ligne.