matinee-bienfaisanceAu début de la guerre, la population et l’administration n’imaginent pas encore que le conflit va durer plus de quatre ans. Les premières batailles sont dévastatrices et meurtrières, mais dans l’esprit de tous la victoire viendra vite.

Rapidement pourtant, la situation s’enlise et vient une guerre de position où les armées se font face, s’installent dans des tranchées, ne cessent de faire avancer puis reculer leurs lignes. Et le front s’agrandit toujours.

A l’arrière, les aides d’urgence au profit des familles de mobilisés sont mises en place très tôt. A Saint-Denis, le conseil municipal vote le premier secours extraordinaire le 3 août 1914. Des fourneaux gratuits sont ouverts dans les quartiers, des cantines scolaires et maternelles sont mises en place, des secours de chômage sont distribués. Mais la mairie ne peut assumer seule le coût de la crise économique, sociale et humaine engendrée par la guerre qui s’éternise.

Au printemps 1915, la municipalité organise la première Grande matinée de bienfaisance au Théâtre municipal, « pour ceux qui partent et pour ceux qui restent ». D’autres journées et kermesses suivront, au Palais du Trocadéro ou dans le Parc de la Légion d’Honneur.

Toute la population est invitée à participer à la solidarité : les écoliers distribuent des médailles, les œuvres de guerre se multiplient, les plus fortunés – parmi eux, on trouve beaucoup de grands industriels – sont encouragés à donner.

Au programme de ces journées, du spectacle vivant : des concerts, des pièces de théâtre, mais aussi des collectes.

Dans les archives, on apprend beaucoup sur ces fêtes de bienfaisance en consultant les affiches. Celles qui annoncent la Journée du poilu sont souvent illustrées, certaines sont signées du dessinateur Francisque Poulbot.

Les livrets édités par la mairie donnent le programme, parfois la liste des principaux donateurs et des messages politiques de la municipalité.